
newsletter - février 2025
Le mois de février a été marqué par des tensions économiques et géopolitiques qui ont pesé sur les marchés financiers. L’administration Trump, désormais pleinement installée pour un second mandat, poursuit son virage protectionniste, instaurant des droits de douane massifs et bouleversant les équilibres commerciaux mondiaux. L’Europe maintient sa surperformance par rapport aux États-Unis, bénéficiant d’une dynamique favorable portée par les perspectives d’une politique budgétaire plus souple en Allemagne et un regain d’optimisme sur la conjoncture économique de la zone euro. En Asie, la Chine tarde à dévoiler son plan de relance tant attendu, alors que l’Inde traverse un cycle de décollecte des capitaux étrangers, fragilisant son marché boursier.
Tops

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Timide reprise économique en Europe.
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Reprise industrielle en Chine.
flops

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Incertitude économique aux US.
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Poursuite de la guerre commerciale
L'ALLOCATION TACTIQUE

Ces performances tiennent compte du risque de change (EUR/USD +0,13% sur le mois)
MARCHÉS ACTIONS
États-Unis : Les indices boursiers américains ont traversé un mois instable, marqué par une incertitude persistante. Les actions américaines ont toutes clôturé le mois en baisse. Les grandes capitalisations ont chuté de -2,4% tandis que les moyennes et petites capitalisations ont cédé respectivement -5,3% et -6,7%.
Du côté des indices, le S&P 500 a cédé -1,4%, pénalisé par le repli des valeurs technologiques et la prudence des investisseurs face à l’évolution des politiques fiscales et commerciales. Le Nasdaq, historiquement porté par la croissance du secteur technologique, a enregistré une baisse notable de -4% sous l’effet de prises de bénéfices sur les grandes capitalisations et des inquiétudes liées aux tensions commerciales avec la Chine. Toutefois, des secteurs comme l’énergie et l’immobilier ont mieux résisté, bénéficiant d’une rotation vers les actifs tangibles et tirant parti de la baisse des rendements obligataires (i.e. attirant ainsi des capitaux en quête de rendement).
Europe : Les marchés européens ont surperformé leurs homologues américains en février, poursuivant une tendance amorcée en janvier. Les grandes capitalisations de la zone ont progressé de +2,6% tandis que les moyennes et petites capitalisations évoluent de +1%. Au niveau des indices boursiers, le CAC 40 a progressé de +2%, le DAX allemand de +3,7%, l’IBEX espagnol de +7.9%. Cette surperformance a été soutenue par l'espoir d’une politique budgétaire plus accommodante et d’une possible fin de la guerre en Ukraine. La BCE a offert un soutien aux marchés en réduisant son taux directeur de 0,25%. Le secteur bancaire a été le grand gagnant de cette dynamique, avec des hausses marquées pour plusieurs grandes institutions financières européennes. Par ailleurs, le secteur de la défense a bénéficié de la montée des tensions géopolitiques et de l’accélération des dépenses militaires en Europe.
Pays émergents : Les marchés émergents ont connu une performance contrastée. L’indice Hang Seng de Hong Kong a bondi de +14,4%, tiré par le secteur technologique chinois, qui profite de l'amélioration du cadre réglementaire et de l'optimisme autour des capacités d'IA chinoises. En revanche, l’Inde a subi une importante vague de sorties de capitaux, traduisant la méfiance des investisseurs étrangers face aux tensions commerciales croissantes et aux incertitudes réglementaires.
MARCHÉS OBLIGATAIRES
États-Unis : Les marchés obligataires ont reflété une aversion au risque croissante des investisseurs à l’égard des actions. En ce sens, le rendement des obligations d’État américaines a baissé (4,20% en fin de mois) sous l’effet d’un mouvement de “flight to quality” poussant les cours de l'obligation du Trésor US à 10 ans à la hausse. La persistance de tensions inflationnistes et l’absence de signaux clairs de la Fed sur l’orientation future des taux alimentent néanmoins une certaine prudence des investisseurs.
Europe : L’assouplissement monétaire de la BCE a permis une détente des taux souverains, avec un Bund allemand à 10 ans qui a reculé à 2,40% et une OAT française à 3,20%. Le spread OAT-Bund, l'écart des rendements de l'Obligation Assimilable du Trésor à 10 ans française et de son homologue allemand, est resté stable. Cette dynamique a favorisé les obligations d’entreprises, particulièrement les segments plus risqués du marché obligataire.
Pays émergents : Depuis le début de l’année, les émissions d’obligations internationales des pays émergents ont atteint 81 milliards d’euros en seulement 2 mois, à comparer avec les 185 milliards émis sur l’ensemble de l’année 2024, qui était déjà un très bon millésime.
La raison principale de l’absence de tensions sur les conditions de financement des pays émergents tient aux flux d’investissements sur les marchés obligataires qui sont restés soutenus. La dette des marchés émergents a enregistré une performance de +1,3% sur le mois de février. Toutefois en Amérique Latine, les marchés obligataires ont été secoués par la montée des spreads sur certaines dettes souveraines, notamment au Brésil et en Argentine, où les incertitudes politiques et économiques persistent.
MATIÈRES PREMIÈRES
Énergie : Le pétrole a connu un mois compliqué, avec une baisse de -4,7% pour le Brent, qui a clôturé à 73 dollars. Cette baisse s’explique par des anticipations de demande en repli et une augmentation des stocks aux États-Unis. Ce dernier facteur est en partie lié à la période de maintenance saisonnière des raffineries américaines, qui réduisent temporairement leurs capacités entre la fin janvier et la fin février.
Métaux : L'or a oscillé autour d’un plus haut historique, dépassant temporairement les 2 900 dollars l'once dans un contexte international sans précédent.
MACROÉCONOMIE
En février, l’activité économique mondiale a continué de croître mais à un rythme nettement ralenti. L’indice PMI composite mondial (combinant industrie et services) publié par S&P Global Market Intelligence, est tombé de 51,8 en janvier à 51,5 en février, son plus bas niveau depuis 14 mois. Ce chiffre, bien que supérieur à 50 (seuil de croissance), indique une expansion très modeste de l’économie, suggérant un affaiblissement de la conjoncture globale.
États-Unis : L’économie américaine ralentit. Le chômage reste bas à 4%, et la création d’emplois (143 000) ressort plus faible qu'attendu. L’inflation atteint 3% sur un an, un plus haut depuis juin 2024, tandis que l’inflation sous-jacente reste stable à 3,3%.
La confiance des consommateurs chute de 7 points à 98,3, son plus bas en trois ans. L’industrie manufacturière progresse (PMI 50,9), mais les services reculent (PMI 52,8). La demande faiblit avec une baisse des ventes au détail (-0,8%). La Fed maintient son taux à 4,25%-4,50%, invoquant les risques inflationnistes liés à la guerre commerciale.
Europe : L’économie de la zone euro semble se stabiliser en février, marquée par une désinflation continue et une stagnation économique. L’inflation a légèrement augmenté à 2,5% sur un an, tandis que l’inflation sous-jacente s’est maintenue à 2,7%. Du côté de l’activité économique, le secteur manufacturier, bien qu’en repli, a vu son PMI progresser à 46,6, tandis que celui des services, en ralentissement, s’établit à 51,3. La BCE poursuit son assouplissement monétaire, abaissant ses taux directeurs de 25 points de base et ramenant le taux de dépôt à 2,75%. Cette décision vise à soutenir une économie atone dans la région, alors que la menace des tarifs douaniers américains pèse sur les exportateurs européens et risque de freiner cette relance.
Pays émergents : En 2025, les économies émergentes feront face à une forte imprévisibilité commerciale, notamment en raison de la menace de Donald Trump d'imposer des droits de douane à plusieurs partenaires clés. Après son investiture, il a annoncé des taxes sur les importations mexicaines, avant de les suspendre in extremis.
Chine : L'économie chinoise a ralenti en février. Les indices PMI manufacturier et des services se sont contractés (respectivement à 50,1 et 51). L'inflation est restée faible à +0,5% sur un an en janvier, reflétant des pressions déflationnistes persistantes. Compte tenu d’une économie morose et des menaces tarifaires répétées par les USA, les marchés sont toujours dans l’attente d’un plan de relance massif qui tarde à être annoncé.
Inde : L'inflation a nettement décéléré, s'établissant à 4,3% pour janvier contre 5,2% auparavant, aidée par la modération des prix alimentaires compte tenu des conditions météorologiques plus favorables.
actuel
+3 mois
tendance
commentaires
états-unis
• Confiance des entreprises - PMI
• Confiance des consommateurs






europe
• Ralentissement de l'activité, incertitudes liées aux politiques commerciales
• Confiance en baisse,
pression inflationniste, pouvoir d'achat fragilisé, inquiétudes généralisées (toutes catégories socio-économiques et
politiques confondues)
• Confiance des entreprises - PMI
• Confiance des consommateurs






• Léger redressement de l'activité, potentiellement limité par les tensions commerciales avec les US
• Légère hausse de la confiance, intentions d'achats en hausse et perspectives financières inchangées
pays émergents
• Confiance des entreprises - PMI



• Détérioration des perspectives économiques globales
Préconisations

général
La politique de Donald Trump amène beaucoup d’incertitudes tant sur la croissance que sur l’inflation. L’Europe est dopée par un plan de relance… mais qui porte sur la Défense.
CONCLUSION : Très attentifs aux prochains chiffres de croissance et d’inflation aux US.

actions
Maintenir une sous pondération US.
Forte sous-valorisation des petites capitalisations dans toutes les zones.
Préférences pour le style qualité / croissance à l'international (essoufflement économique) et Value en Europe.

obligations souveraines
Éviter la sensibilité US.
Préférer la partie intermédiaire de la courbe (3-5 ans).
Pays émergents : préférence pour les devises locales.
Risque USD privilégié.

obligations entreprises
Les primes de risque sont trop faibles pour compenser le risque, surtout sur le High Yield.
Stop au fonds datés 2030/32.

matières premières
Trop d’incertitudes macro-économiques pour investir sur cette thématique.
La tendance sur l’or semble s’affermir.
à surveiller
Réponse de la Chine
Un plan de relance va-t-il enfin être annoncé ?
Inflation US
Va-t-elle continuer à grimper et compliquer la politique de la Fed ?
Tensions commerciales
Nouvelles sanctions ou négociations en vue ?
Avertissement
Ce document est exclusivement réservé à la clientèle de Omega Patrimoine. Il ne constitue en aucun cas un conseil d'achat ou de vente. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Il n'existe pas d'actif garanti.