
newsletter - JUIN 2025
Juin aura été marqué par une situation paradoxale : alors que les tensions géopolitiques et commerciales s’intensifient, amplifiant la fragmentation de l’économie mondiale visible à travers la multiplication d’accords bilatéraux, les marchés financiers poursuivent leur ascension avec une confiance qui interroge. Dans ce climat incertain, l’espoir d'une détente monétaire imminente aux US et l’anticipation d’un rebond économique en 2026 porté par l’intelligence artificielle l’emporte sur les inquiétudes immédiates liées à la croissance ou à l’inflation. Dans ce contexte, la Fed reste prudente tandis que la BCE prolonge sa politique accommodante, et les économies émergentes bénéficient d’un contexte globalement favorable et d’un affaiblissement du dollar.
Tops

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États-Unis : Rebond de la confiance des consommateurs.
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Chine : La croissance du PIB supérieure aux attentes.
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Chine : Stabilisation de l’immobilier après des années de baisse.
flops

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États-Unis : Révision à la baisse du PIB du T1 2025, première contraction depuis 2022.
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États-Unis : Inflation en hausse en mai, rompant une série de quatre mois de baisse.
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États-Unis : La loi budgétaire "Big Beautiful Bill" va creuser le déficit de plus de 3 000 milliards de dollars sur dix ans, selon le CBO (l’organisme budgétaire du Congrès américain).
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Commerce mondial : La hausse des droits de douane américains, désormais à 15 %, pèse sur les chaînes d’approvisionnement mondiales
L'ALLOCATION TACTIQUE

Ces performances tiennent compte du risque de change (EUR/USD +3,82% sur le mois).
MARCHÉS ACTIONS
États-Unis : Les marchés américains ont renoué avec leurs sommets historiques en juin, portés par un rebond spectaculaire des valeurs technologiques. La catégorie de fonds « actions US grandes capitalisations mixte » affiche une performance mensuelle de +1,4% (en euro, i.e. effet de change inclus), dans le sillage du S&P 500, qui progresse de +4,53% sur le mois (en dollar). L’enthousiasme autour de l’intelligence artificielle, renforcé par les résultats de Nvidia et la dynamique des "Magnificent 7" et les anticipations de baisse de taux, compensent largement les inquiétudes liées à la politique commerciale de l’administration Trump.
Europe : Dans un contexte économique moins dynamique, les marchés actions de la zone euro ont affiché des performances contrastées. Les catégories des petites capitalisations (+1,9 %) et des moyennes capitalisations (+1,0 %) ont surperformé les grandes capitalisations (-0,9 %), ces dernières ayant été particulièrement affectées par les incertitudes entourant les droits de douane et les perspectives économiques globales. En parallèle, les valeurs bancaires ont bénéficié des anticipations de relance budgétaire en Allemagne et de la politique monétaire accommodante menée par la BCE.
Pays émergents : Les actions émergentes ont bénéficié de la faiblesse du dollar et d’un regain de flux vers les devises locales. La catégorie de fonds actions émergentes progresse de +2,1% en euro, dynamisée par l’appréciation des devises asiatiques et la levée partielle des incertitudes commerciales. Taïwan et la Corée du Sud figurent parmi les meilleures contributions, avec des gains renforcés en devise locale. L’affaiblissement du dollar soutient globalement l’allocation vers ces zones.
MARCHÉS OBLIGATAIRES
États-Unis : Malgré des inquiétudes croissantes autour de la trajectoire budgétaire, amplifiées par le projet de loi « Big Beautiful Bill », les obligations US ont enregistré une hausse avec l’indice de référence du marché obligataire américain (Bloomberg U.S. Aggregate Bond Index) qui enregistre une performance mensuelle de +1,5%. Pour autant, sur les segments très long terme (30 ans) les taux se sont tendus. Le marché n’est donc pas insensible à l’accroissement de la dette américaine.
Europe : Les fonds exposés aux obligations privées en euro progressent légèrement de +0,2 %, soutenus par la baisse des taux directeurs de la BCE. À l’inverse, les fonds à duration longue reculent de -0,8 %, pénalisés par la remontée des taux longs européens, dans un contexte de relance budgétaire en Allemagne.
Pays émergents : Les marchés obligataires émergents ont été affectés par des mouvements de change et une volatilité accrue. Les obligations souveraines émergentes en devise forte ont sous-performé, notamment du fait de la hausse des rendements américains en début de mois et de la volatilité géopolitique. Les performances des fonds obligataires émergents sont en repli de -0,9 % sur le mois (en euro).
MATIÈRES PREMIÈRES
Énergie : Le mois de juin a été marqué par une forte volatilité sur le marché pétrolier, liée au regain de tensions au Moyen-Orient. Le conflit entre l’Iran et Israël a brièvement propulsé le baril de Brent au-dessus de 80 dollars, avant que les prix ne retombent autour de 68 dollars en fin de mois, à la suite d’une intervention américaine et d’une hausse annoncée de la production par l’OPEP.
Métaux : L’or continue de jouer son rôle de valeur refuge. Dans un environnement incertain, marqué par la faiblesse persistante du dollar et des tensions géopolitiques, le métal précieux enregistre une hausse mensuelle de +0,69 %, portant sa performance à +25,9 % depuis le début de l’année (sa meilleure progression semestrielle depuis 1980).
MACROÉCONOMIE
Un climat d’incertitude a dominé le mois de juin, sous l’effet des tensions commerciales sino-américaines, des risques géopolitiques au Moyen-Orient et des divergences régionales croissantes. Malgré la résistance apparente des marchés financiers, les indicateurs économiques témoignent d’un ralentissement global. La désinflation se poursuit de façon contrastée, favorisant des assouplissements monétaires en Europe, tandis que la Fed demeure prudente aux États-Unis. Dans ce contexte, les prévisions de croissance sont révisées à la baisse, générant à la fois des espoirs de relance et des inquiétudes sur la solidité économique. Le repli du dollar soutient par ailleurs les économies émergentes..
États-Unis : L’économie américaine montre des signes d’essoufflement. La croissance du PIB au premier trimestre a été révisée à la baisse à -0,5 % en rythme annualisé, première contraction depuis trois ans, principalement en raison du repli de la consommation et des exportations. L'inflation annuelle, en légère hausse à +2,4 % en mai après quatre mois de recul, demeure contenue, permettant à la Réserve fédérale de maintenir ses taux directeurs inchangés. L’indice de confiance des ménages de l’Université du Michigan s’est redressé à 60,7, signalant une perception plus favorable de l’économie à court terme. Le billet vert connaît sa plus forte dépréciation semestrielle depuis 1973, perdant plus de 10% face aux principales monnaies des pays développés.
Europe : L’économie de la zone euro conserve un rythme d’expansion modeste mais résilient. La croissance agrégée s’est établie à +0,3 % au deuxième trimestre selon les premières estimations, portée par la demande intérieure et les exportations. L’inflation s’établit à 2,0 % en juin, permettant à la BCE de poursuivre son cycle de baisse de taux. Les indicateurs d’activité restent contrastés, avec un PMI manufacturier faible mais des services plus dynamiques. La détente sur les prix de l’énergie et la stabilisation de l’emploi renforcent la crédibilité d’un soutien monétaire prolongé. L’Allemagne reste le principal moteur, stimulée par un plan de relance budgétaire et des exportations solides, tandis que la France et l’Italie affichent une croissance plus modérée.
Pays émergents : La Chine, malgré des indicateurs mitigés, maintient une politique de soutien ciblée. Le trafic portuaire en hausse témoigne d’une certaine résilience. En Amérique latine et en Inde, les devises profitent de l’arbitrage des investisseurs en quête de rendement. Toutefois, la fragmentation géopolitique et le durcissement des barrières commerciales pourraient freiner les flux à moyen terme.
actuel
+3 mois
tendance
commentaires
états-unis
• Confiance des entreprises - PMI
• Confiance des consommateurs






• Hausse portée par une reprise de la production
• Rebondit nettement
europe
• Confiance des entreprises - PMI
• Confiance des consommateurs






• Reprise lente portée par les services
• Légère baisse malgré une meilleure perception économique
pays émergents
• Confiance des entreprises - PMI



• Contraction manufacturière en Amérique Latine. Reprise de la production en Chine
Préconisations

général
La politique de Donald Trump amène beaucoup d’incertitudes tant sur la croissance
que sur l’inflation.
L’économie US ralentit, la menace des tarifs est bien présente mais les marchés
sont au plus haut
CONCLUSION : Décorrélation entre les chiffres macro, le niveau d’incertitude
et la valorisation des marchés. Prudence sur l’été !

actions
Maintenir une sous pondération US.
Forte sous-valorisation des petites capitalisations dans toutes les zones.
Préférences pour le style qualité / croissance à l'international (essoufflement économique) et Value en Europe.

obligations souveraines
Éviter la sensibilité US.
Préférer la partie intermédiaire de la courbe (3-5 ans).
Pays émergents : préférence pour les devises locales.

obligations entreprises
Les primes de risque sont faibles pour se positionner sereinement.

matières premières
Trop d’incertitudes macro-économiques pour investir sur les matières
premières industrielles.
La tendance sur l’or semble s’affermir. Mines d’or fortement dévaluées.
Actif très volatil mais le potentiel est là.
à surveiller
Tarifs douaniers
Que nous réserve encore Donald Trump ?
Dette
Le Big Beautiful Bill va-t-il rendre la trajectoire budgétaire américaine définitivement
insoutenable ?
Croissance européenne
L’inflexion monétaire de la BCE suffira-t-elle à relancer la dynamique européenne ?
Avertissement
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