newsletter - juillet 2023
Comme attendu les banques centrales (BCE et Federal Reserve) ont relevé leurs taux directeurs de 0,25%. Les investisseurs parient toujours sur la fin de cycle de hausse… malgré les dénégations des banquiers centraux. Dans cet environnement de fin présumée du resserement monétaire, les indices actions sont donc montés.
Tops
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Les craintes de récession s’estompent
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L’inflation totale baisse fortement aux US
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Des résultats d’entreprises pour le T2 sont de bonne facture
flops
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En Chine, la croissance déçoit au 2ème trimestre
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L’inflation sous-jacente ne baisse pas en Zone Euro
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Les indicateurs avancés déçoivent surtout sur le manufacturier
L'ALLOCATION TACTIQUE
ACTIONS : la Chine, enfin !
On attendait le rebond des actions de l’empire du milieu, ce fût chose faite en juillet. Les actions chinoises rebondissent de +10% sur le mois, emportées par des plans de relance de l’activité par le gouvernement et des achats à bon compte. En effet, la Chine a renouvelé ses promesses visant à stimuler son économie même si aucune annonce concrète n'a suivi ces déclarations. Portées par les actions chinoises, les actions émergentes obtiennent la meilleure performance de catégorie sur le mois avec +4,1%.
Les actions US (+2,2%) sur performent légèrement les actions européennes (+1,6%). Sur cette zone, les actions du style « value » (actions décotées, délaissées par les marchés) rebondissent fortement (+3% en relatif) par rapport aux valeurs « croissance » (sociétés dont la croissance des bénéfices est largement supérieure à celle du marché). En effet, avec l’atténuation des craintes de récession, les valeurs cycliques, cœur de l’investissement value, rattrapent une partie de leur retard accumulé depuis le début de l’année. On trouve ainsi en tête les secteurs des sociétés liées aux matières premières (+5%) ou encore les financières (+4%).
A noter en zone Euro, la surperformance des petites capitalisations par rapport aux grandes capitalisations et ce pour le deuxième mois consécutif. Serait-ce le début d’une tendance ?
OBLIGATIONS : à en perdre son latin
L’inflation semble enfin baisser. Jusqu’ici l’inflation cœur (hors alimentation et énergie) ne baissait qu’à la marge alors que l’inflation totale, tirée vers le bas par la chute des matières premières, reculait franchement. On a désormais presque toutes les composantes de l’inflation qui baissent. Pour autant, les taux n’ont fait que monter depuis le mois de mars (surtout sur les maturités longues). Au mois de juillet, les taux 10 ans européens grimpent de +0,08% en moyenne et de +0,13% aux US. Inflation en baisse, taux en hausse ? Comment est-ce possible ?
Tout d’abord, le marché ne regarde pas l’inflation passée mais bien l’inflation à terme (dans 3 mois, dans 1 an, dans 5 ans). Or le marché commence à abandonner l’idée que l’inflation reviendra à 2% d’ici la fin de l’année. On serait plutôt sur une fourchette de 3 à 3,5%. Ainsi, les perspectives d’inflation montent alors même que l’inflation publiée baisse.
Deuxième facteur d’explication : les besoins gigantesques d’émissions d’obligations de la part du Trésor américain alors que même la banque centrale, acheteur majeur du marché depuis 10 ans, se retire peu à peu. Le déséquilibre entre offre et demande milite donc pour une hausse des taux.
Enfin, même si c’est plus anecdotique, il faut mentionner la dégradation par l’agence Fitch de la note des Etats-Unis passant de AAA à AA+.
En zone Euro, les spread de crédit (prime de sur rendement au-dessus des emprunts d’Etat afin de compenser le risque des obligations d’entreprises) sont restés stables sur le mois.
MATIERES PREMIERES : le pétrole en feu
Les craintes de récession s’apaisant aux yeux du marché, les matières premières qui avaient payé un lourd tribut au cours des derniers mois, se ressaisissent. Ainsi, le cuivre gagne +6,61%, le zinc, +7,41% et le nickel +8,66%. Mais c’est surtout le pétrole qui impressionne avec un gain proche de +16% pour le pétrole texan. En effet, les stocks de pétrole américains ont été plus faibles que prévu sur la publication de juillet et dans le même temps les productions saoudienne et nigériane sont ressorties en baisse.
MACROÉCONOMIE :
Finalement, les économistes et stratégistes qui avaient prédit une récession en 2023, s’accordent pour dire qu’on pourrait éviter la récession (même si techniquement nous sommes en récession en zone Euro). Justement en zone Euro, la croissance du PIB surprend au T2, à +0,6% en trimestre sur trimestre mais avec une très forte hétérogénéité : l’Irlande gagne +3,3% tandis que l’Allemagne fait 0%, la France fait +0,5%, l’Italie fait -0,3% et l’Espagne fait +0,5% ...
actuel
+3 mois
tendance
commentaires
états-unis
• Confiance des entreprises - PMI
• Confiance des consommateurs
• Le manufacturier rebondit mais les services ralentissent. Au global, l'indicateur est en baisse.
• Continuation du mouvement de hausse
europe
• Confiance des entreprises - PMI
• Confiance des consommateurs
• Manufacturier et services pointent vers le bas.
• La confiance des consommateurs européens continue sa remontée, elle est au plus haut depuis février 2022.
pays émergents
• Confiance des entreprises - PMI
• La Chine se retourne à la baisse.
Pour autant, les indicateurs avancés pointent toujours vers une récession. A titre d’exemple, le PMI de la région de Chicago est ressorti à 42,8, soit des niveaux jamais observés hors récession.
Globalement, sur le mois, les US semblent mieux s’en tirer que la zone Euro et la Chine. Dans ces deux zones, les indicateurs avancés pointent franchement vers le bas. Aux US, les indices sont meilleurs qu’attendus (notamment résilience de l’emploi) sans être fameux.
Préconisations
général
Positifs : inflation en baisse. Niveau de cash élevé chez les investisseurs.
Négatifs : retournement macro-économique. Durcissement des conditions financières..
CONCLUSION : peu de potentiel à la hausse comme à la baisse.
actions
Préférence pour l'Europe et l'Asie versus US (valorisation).
Forte sous-valorisation des petites capitalisations.
Secteurs :
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Préférence pour le style qualité (ralentissement économique) et la value (valorisation).
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Technologie US trop chère.
obligations souveraines
Maintenir une duration basse (offre et demande d'obligations).
Pays émergents : préférences pour les devises locales.
obligations entreprises
Les primes de crédit sont attractives
Nous préférons l'investment Grade au High Yield (risque de récession).
matières premières
Profiter du retournement des métaux pour les profils les plus dynamiques mais attention à la récession !
à surveiller
Banques centrales
Est-ce vraiment la fin de la hausse des taux ?
Croissance mondiale
Récession ou pas récession ?
Chine
Début du rebond ou pétard mouillé ?
Avertissement
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